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Deuxième étape
vers l'analyse
des rêves.





    Beaucoup doivent se demander pourquoi tant de digressions avant d’aborder le décodage des rêves. Qu’ils se rassurent ! Nous n’avons pas perdu de vue le but à atteindre [cf : première étape].
En effet, nous avons d’abord formulé des hypothèses concernant le fonctionnement du cerveau au cours du sommeil paradoxal.
L’extinction du contrôle volontaire nous a permis de saisir que le cerveau, lors de ce sommeil, ne réagit plus à la réalité diurne dépendante du contexte social et des règles instaurées, mais à une autre réalité relevant de l’instinct individuel [cf : hypothèses].

Instinct et règles, bien que complémentaires, peuvent se révéler incompatibles.

    Le contexte social, éminemment variable, nous a alors amenés à nous intéresser à la façon dont les différentes sociétés ont abordé le contenu des rêves. Nous avons survolé mille et une manières de les comprendre en fonction des cultures et des connaissances de chaque époque [cf : le rêve au cours des âges].


    Ces multiples méthodes montrent à quel point presque tout a été dit sur les rêves et leur sens possible.

Ce travail, a permis de constater combien la conscience du monde environnant semble s’être affaiblie chez l’homme, tandis que ses capacités d’adaptation sociale s’amélioraient, parfois au détriment de la réalité.
De même, nous avons découvert que son cerveau était capable de nier ses fonctionnements instinctifs pourtant adaptés à la réalité vitale.


    Comment, alors, envisager une nouvelle approche du sens du rêve sans les découvertes scientifiques actuelles, seules à même de nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau ?
Effectivement, nous découvrirons que ce dernier ne crée pas de nouvelles fonctions qui seraient liées aux nouvelles nécessités environnementales. Le plus souvent, il se contente d’utiliser une fonction existante pour la rediriger vers une autre capacité : c’est ainsi que l’aire cérébrale de la reconnaissance des visages a pu être réaménagée pour la reconnaissance de l’écriture [cf : L'apprentissage de la lecture].

La région assurant la reconnaissance visuelle des mots (au centre en rouge) est davantage reliée aux régions de parole (vue latérale),
alors que la région de la reconnaissance des visages (au centre en vert) est reliée à des régions impliquées dans les émotions (vue interne).
(Florence Bouhali, Laurent Cohen)

Chez les analphabètes l’aire visuelle de l’hémisphère gauche qui décode les mots écrits chez les lecteurs, répond à une fonction proche :
la reconnaissance visuelle des objets et des visages.
Durant l’apprentissage, la réponse aux visages diminue légèrement à mesure que la compétence de lecture augmente.

    Ainsi, en développant une capacité, le cerveau peut en affaiblir une autre.
En ayant appris à inhiber ses fonctionnements instinctifs, l’homme serait-il également parvenu à nier la réalité qui pourrait découler des rêves ? [cf : l'extinction de la conscience]


Dans la réalité, la même situation peut aboutir à des réponses raisonnables ou instinctives.
Bien souvent, ce sont les comportements vitaux qui sont inhibés.


Dans de nombreux cas, l’importance du rêve peut être niée.

    C’est donc en nous intéressant aux recherches en neurosciences, que nous allons maintenant tenter de comprendre comment fonctionne notre conscience, et ce qui la différencie de cette autre capacité du cerveau qui nous échappe et appartient au domaine que nous appelons « l’inconscient ».






La conscience : (suite)

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