Le retour à la communication sensible
selon les civilisations antiques.

    Avant de reprendre l’évolution des langages à la lumière des découvertes scientifiques, examinons quelques-uns des mythes du Moyen-Orient qui décrivent l’évolution de l’humanité.
    Écrits pour certains il y a plus de 2600 ans, à partir des seules connaissances de l’époque, ces mythes décrivent en effet l’histoire de peuples divers et leurs relations avec leurs souverains et leurs dieux.
L’astronomie n’existait pas encore. L’étude du ciel permettait toutefois de repérer les saisons et d’organiser les cultures, quant aux étoiles, elles étaient comprises comme des moyens de divination [cf : astrologie].
L’évolution était alors inconnue et tout phénomène avait pour origine un agent créateur : l’homme et la femme étaient à l’origine de leur enfant, le figuier à l’origine de la figue, le grondement dans le ciel faisait débuter l’orage, l’éclair et la foudre déclenchaient l’incendie, et le roi organisait toutes les réalisations humaines.
De même, l’univers et la vie avaient un créateur à leur origine.
Aujourd’hui, même si l’origine de l’Univers demeure un mystère insondable, les connaissances ont évolué, et la science répond désormais à beaucoup d’inconnues.

    Toutefois, s’il est légitime de continuer à croire à certaines explications apportées dans ces temps reculés, nous allons nous attacher, comme nous l’avons fait précédemment pour le mythe de Babel, à l’interprétation de ces mythes en considérant la manière dont les connaissances avançaient alors en s’appuyant sur les seuls fonctionnements de la pensée humaine.
Pour cela, il va être nécessaire de lire ces récits différemment.
Ces textes vont y perdre une partie de leur caractère sacré, mais vont y gagner en compréhension pour le lecteur d’aujourd’hui.

    La pensée humaine, nous le savons, développe sa compréhension du monde grâce à une capacité qui lui permet de comparer les nouveaux événements parfois inintelligibles avec des événements connus : elle utilise pour cela l’analogie.
Seul ce mode de pensée permettait alors de comprendre le monde, en l’absence de nos connaissances actuelles.
Nous utiliserons donc ce même mode de pensée pour comprendre ces textes.

    C’est ainsi que nous pouvons aujourd’hui comparer les actes d’un dieu de l’univers qui octroie des terres et récompense ainsi ses fidèles, à ceux d’un roi mésopotamien qui récompense ses sujets.
Quant à l’homme, qui ne pouvait échapper au pouvoir de son souverain, il était naturel qu’il ne puisse échapper au pouvoir de son dieu.

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    Parmi ces récits, nous allons nous intéresser à deux d’entre eux, riches de nombreux songes qui mettent en exergue l’une des caractéristiques du sommeil paradoxal : une intuition révélée par les images des rêves.
Ces écrits, puisés dans les évangiles et écrits il y a 2000 ans, illustrent le cheminement de la pensée survenu depuis les premiers mythes et la difficulté à échapper aux règles collectives édictées alors.

    Comme nous l’avons déjà fait, c’est aux aspects évolutifs de la psyché humaine que nous nous intéresserons ici, en évitant toute polémique avec les innombrables religieux, écrivains, exégètes et chercheurs qui ont consacré leur vie à la l’étude de ces mythes, Certains l’ont fait pour conforter leurs croyances, d’autres pour mieux comprendre l’évolution des sociétés et des cultures ainsi que la manière dont ces textes sont apparus et se sont transformés au fil de leurs interprétations.
Dans ce domaine, comme dans bien d’autres, la connaissance demeurera toujours inachevée.

    Ces aspects de la pensée humaine expliquent par ailleurs l’existence de récits qui diffèrent selon les apôtres ou érudits qui ont tenté de rendre compte de la pensée du prophète Jésus. La variabilité de ces textes nous a imposé des choix qui n’ont rien à voir avec leur crédibilité. Ainsi, le choix que nous avons faits ici de Mathieu 1 :18 ne remet pas en cause les écrits de Luc 1,5 31, ou des autres apôtres.

    Les descriptions et interprétations qui diffèrent, par exemple, entre Matthieu et Luc, ne traduisent que la difficulté à tenter de relater, des décennies plus tard, une histoire et un enseignement essentiellement oraux.

    Ce que le prophète Jésus a pu enseigner demeure dans le cœur des hommes, le décrire avec des mots se heurte à la faiblesse de ces derniers quand il s’agit de décrire des sentiments, et tenter de replacer ces sentiments dans un contexte historique pour leur donner une valeur concrète, est oublier que les sentiments s’inscrivent, non dans l’histoire de l’espèce humaine, mais dans l’histoire de l’Evolution tout entière.
C'est ainsi que tous ces textes, en s’inscrivant dans l’Histoire de l’évolution, vont pour certains en décrire le début (Genese), d’autres le déroulement (la vie des tribus israélites), d’autres enfin annoncer la fin d’une époque, laissant la porte ouverte sur des changements majeurs (Apocalypse).

2 – Le retour de la communication sensible :

A – Les prémices d'un monde nouveau :

    Les découvertes scientifiques nous ont appris que les espèces évoluent de deux manières :
- au cours de la vie tout d’abord, en s’adaptant aux événements en cours et en fixant dans la chaîne d’ADN les nouveaux apprentissages qui seront transmis aux générations futures,
- puis la mort survient, écartant les porteurs de comportements inadaptés de l’ancienne génération. L’évolution est alors relancée par l’intermédiaire de leur descendance.
La naissance d’un enfant constitue donc la « remise à niveau » de la génération précédente qui peine à s’adapter et qui doit laisser aux jeunes générations le soin de reprendre l’évolution [cf : Le rôle des gènes sauteurs].

    Dans ce passage des évangiles, une naissance est annoncée, avec tout ce qu’elle représente de retour aux sources de la vie. Les caractéristiques indispensables fixées par l’évolution réapparaissent dans l’enfant qui nait : cet enfant va pouvoir exploiter ses capacités pour réussir là où la génération précédente a pu échouer, à condition toutefois que les circonstances lui soient favorables.
Ici, cette naissance n’est pas présentée comme une naissance habituelle nécessitant un père biologique, elle est le fruit de l’ « Esprit ». Elle nous apparaît comme le résultat d’une transformation, d’une maturation de la pensée chez le couple parental.
L’enfant qui vient de naître va commencer sa vie avec ses propres capacités, et dans un milieu familial où la pensée a mûri et peut immédiatement favoriser ses tendances naturelles.








    Qui est à l’origine de cette naissance, si l’on demeure dans l’espace biologique habituel ? Un homme et une femme.
Qui assure l’éducation à cette époque de l’Histoire ? L’homme.
Nous savons d’ailleurs que les règles de l’éducation y sont très dures pour l’enfant : à cette époque, on ne connaît pas encore la richesse des capacités du tout-petit, la règle prime sur l’amour, et la rudesse de l’éducation sur le bonheur que procure l’exercice du sens moral.
Quant à Joseph, c’est un homme de bien, respectueux de l’autre. Son amour est tel qu’il se propose même de rendre sa liberté à sa femme. On est loin, ici, de la lapidation pour adultère autorisée par la Loi.


    En faisant primer l’amour sur la loi, Joseph est l’homme à même de permettre l’épanouissement de son enfant.







    Le rêve fait alors son apparition. Appartenant au domaine de l’inconscient de l’homme, nous avons vu que le travail de l’inconscient précède les pensées conscientes, élaborant dans l’ombre tout le travail qui prélude à la prise de conscience.
C’est le résultat de ce travail inconscient que le langage nomme « intuition ». Celle-ci se révèle ici dans le message du rêve.
Que dit à Joseph ce messager de son inconscient ?
« Tu n’as pas à avoir honte de ce que tu as vécu avec Marie. La conception de cet enfant ne vient pas d’un acte seulement charnel, mais d’un réel amour, signe d’un esprit sain.



    De plus, si l’on considère la femme comme l’expression de la sensibilité cachée de l’homme, l’injonction de l’ange prend un autre sens : « Ne crains pas d’être sensible, car ton enfant possède lui aussi cette sensibilité sélectionnée par l’évolution.







    Dans une culture et à une époque où l’homme possède le pouvoir décisionnel, il apparaît clairement que seul un nouveau-né de sexe masculin pouvait transformer cette société en attente d’un « messie » capable d’initier un véritable changement.
Joseph, homme bon, a conscience des manques de la société dans laquelle il vit. S’il ne peut lui-même initier cette mutation, il va transmettre son exemple à son fils. La présence de Marie sera indispensable.



    Cet enfant deviendra un guide dont l’exemple prévaudra dans un monde où la violence, le mensonge, et tous les biais de la pensée altèrent le comportement de l’adulte.






    Ce passage semblerait indiquer que le rêve est prémonitoire. Cependant, n’oublions pas que l’histoire a été relatée plusieurs décenniesaprès les événements [cf : Ecrits de Matthieu et Luc] . Ce n’est pas Joseph qui raconte son rêve et son enfant n’est pas encore devenu le Christ, ce sont des disciples qui rapportent des événements auxquels ils n’ont pas participé.
Or, sans trace écrite ou preuve formelle d’un événement, la narration est en général altérée, volontairement ou non.
Aussi, pour éviter toute polémique, nous allons nous contenter de suivre la narration pour comprendre le cheminement de pensée du conteur, en écartant toute vision religieuse ou ésotérique.
Nous pouvons alors considérer que le rêve de Joseph découle bien d’une intuition qui s’appuie sur des connaissances antérieures.
Nombreuses sont en effet les intuitions créatrices qui ont vu le jour bien plus tard (Jules Verne et les aéronefs plus lourds que l’air, Georges Orwell et 1984).









    Nous apprenons ici que l’enfant de Joseph et Marie possèdera deux dénominations. Par ses parents, il sera Jésus, « celui qui sauve », et par le peuple il sera Emmanuel, « le sauveur qui est parmi eux ».
Le texte indique que cet enfant possèdera dès la naissance une qualité qui déterminera sa destinée : mû par un sens moral d’origine divine (n’oublions pas que nous avons assimilé le nouveau dieu à l’évolution [cf : Evolution des langages] qui a doté le tout petit d’un sens moral inné), cet homme nouveau transformera, par son exemple, la société dans laquelle il va vivre.











    L’homme, qui détient le pouvoir dans cette culture, s’allie alors à la femme, symbole d’une sensibilité trop souvent réduite au silence.
La monocratie masculine qui prévaut dans les familles s’efface ici au profit de la coopération chez les parents de Jésus. C’est ce lien d’amour très fort qui contribuera à l’épanouissement de leur enfant.

Psychologiquement, Joseph, qui est décrit comme un homme de bien, va faire intervenir sa sensibilité dans le domaine de ses décisions.
N’oublions pas que raison et sensibilité, en apparence si contradictoires, sont complémentaires.








    Les liens établis ne passent plus par une relation purement physique, mais par le développement du dialogue et le respect mutuel.

B – Le voyage des mages – Découverte du monde et reprise de l’évolution :

    Des hommes, qui connaissent l’importance du voyage, source de connaissances et d’ouverture d’esprit sur le monde [cf : La porte de l’évolution], font un long voyage jusqu’à Jérusalem.










    Toutefois, ce n’est pas à un lieu que ces hommes s’intéressent, mais à un événement, une naissance, qui vient de survenir. Ils se sont fiés à une intuition reliant l’apparition d’une étoile à un changement majeur : la naissance d’un enfant, signe de renouveau dans une famille.
Ici, ce renouveau concerne un peuple sous domination romaine.








    L’institution locale, en l’occurrence un roi nommé et installé dans la capitale par une autorité étrangère, se montre inquiète.









    Tous les gens aux commandes de la société, sont consultés, à l’exclusion des gens du peuple.
L’enquête ne concerne pas des informations sur la qualité de l’événement mais sur la menace qu’il peut représenter.
La disparition de l’enfant est déjà suggérée.

    Des comportements banals sont décrits ici : les uns en quête de découverte sont toujours en mouvement, accueillent le changement avec joie et vénération ; les autres, attachés à leurs habitudes peinent à accepter tout ce qui pourrait menacer leur façon de vivre.






    Les fonctionnaires de l’administration et les prêtres restent à l’écart des changements : ils gèrent les règles collectives. Si les peuples ont besoin de cette gestion, ils ont aussi besoin de prophètes qui nourrissent leurs espoirs.


Leur prophète, attentif à ses intuitions, a perçu qu’un changement allait survenir, qu’il devait se produire à Bethléhem, berceau de la famille du roi David, devenu un héros après avoir vaincu le géant philistin Goliath.






    Paître signifie ici, en référence au berger qui mène paître son troupeau, agir en protecteur, et laisser ses brebis choisir librement leur nourriture. Le berger accompagne et n’impose aucun mode de vie.
Ce nouveau chef ne va pas se repaître de son peuple, il va au contraire le protéger et lui permettre de choisir parmi les richesses de la Vie.
Il sera dans la lignée des grands rois, tel le roi David.









    Les visiteurs sont appelés. Mais alors qu’ils venaient au grand jour annoncer l’heureux événement, l’autorité en place agit dans l’ombre pour protéger son pouvoir.

On retrouve ici un fonctionnement psychologique courant lorsqu’il s’agit garder le contrôle d’une situation : il est important de garder ses intentions secrètes.








    Après le secret, la deuxième caractéristique d’une autorité monocratique est le mensonge.
Les principaux éléments d’un contrôle qui ne répond pas aux critères moraux sont ici réunis.








    Dans le doute, l’être humain aime s’attacher à des signes qui lui indiquent comment agir.
Or, nous savons que la particularité de la conscience est de se focaliser. Ici, elle se focalise sur une lumière dans le ciel, un lieu inaccessible et chargé de mystères.







    La vision de l’étoile « parle » au cœur des mages comme une ébauche de langage.
L’organe de la vision apparaît ainsi comme l’intermédiaire entre ce que l’on perçoit et le sentiment qu’on éprouve.
« Voir », tout comme entendre ou toucher, permet d’accéder à un pan plus profond de la réalité du monde : celui que nos sens nous révèlent.
Si l’inquiétude accompagne toute autorité rigide, le bonheur anime ceux qui découvrent le monde.








    Alors que le pouvoir incite à posséder, la sensibilité incite au partage.

Quelles sont les représentations symboliques du partage dans ce récit ?
- l’or : ce métal inaltérable a des fonctions multiples : artistique, commerciale, d’échange ou de thésaurisation.
C’est pourquoi l‘or peut qualifier la sensibilité. Elle est durable, présente tout au long de la vie chez un être humain. Elle est universelle et d’une grande richesse d’expression : elle a permis la communication bien avant l’apparition du langage, et rend possible l’adaptation à toutes les facettes de la vie, belles ou utiles.
- l’encens : est parfum que l’on considérait dans l’antiquité comme plus précieux que l’or.
- la myrrhe : possédant des vertus médicinales, elle évoque elle aussi l’une des capacités de la sensibilité qui permet d’évaluer ses besoins vitaux et de lutter contre les maladies.








    Comme nous avons pu le voir, l’enfant est mû par ce qu’il ressent.
Les mages, qui ont perdu une partie de leur sensibilité, n’ont pas eu une conscience immédiate du danger. Toutefois, cette sensibilité existe toujours : elle survient comme une intuition, sous le masque du rêve, et elle s’avère juste.
Les paroles rassurantes d’Hérode (Matthieu 2:8), cachaient un grand danger !

https://utpictura18.univ-amu.fr/notice/17928-songe-trois-rois-mages-cathedrale-dautun







    De son côté, Joseph a une intuition similaire à celle des mages.
L’un des intérêts du sommeil paradoxal se fait jour ici : lié au fonctionnement instinctif et débarrassé du contrôle frontal, il délivre, par le rêve, des messages qui relèvent de l’activité d’une conscience habituellement inaccessible et qui ne se laisse pas influencer par les mots.
Comment expliquer cela ?
Nous avons vu que la vie en collectivité impose l’inhibition d’un certain nombre de comportements individuels considérés comme asociaux. Ainsi l’opinion d’un supérieur hiérarchique prévaut et impose la soumission.
Par contre, durant le sommeil, le contrôle frontal cesse et les sentiments du rêveur peuvent alors se dévoiler. L’inquiétude non perçue lors de la vie quotidienne surgira au cours du rêve, tandis qu’une entité vécue comme protectrice distribuera de judicieux conseils.








    Respectueux de ses intuitions nocturnes, Joseph se conforme aux injonctions de son inconscient qui, tel un guide intérieur, lui apporte les informations qui lui échappaient le jour.






    De plus, Joseph sait accorder sa connaissance intuitive nocturne qui le prévient du danger, avec la connaissance des événements lui indiquant la mort d’Hérode.
Joseph accède ainsi à une conscience qui lui permet de tenir compte à la fois de ce qu’il ressent et de ce qu’il apprend.








    L’évolution a favorisé chez l’enfant le sens moral, c'est-à-dire le bien être de soi et de l’autre mais, aujourd’hui encore, tout despote est amené à tuer pour conserver son pouvoir.







    Jérémie est un prophète rendu célèbre pour ses prédictions révélées par ses songes.






    Rachel, qui pourrait représenter ici la sensibilité féminine, a besoin d’exprimer ses émotions pour retrouver l’apaisement.
Or, la consolation consiste en partie à limiter l’expression des émotions.
Si les êtres humains sensibles sont capables de percevoir le tragique d’une situation, le despote dénué d’empathie en demeure incapable.

De plus, ressentir de violentes émotions est souvent le facteur déclenchant de profonds changements dans la société : c’est à ce moment que ce que l’on ressent prévaut sur tout ce que l’on a appris.
[NdA]







    La nouvelle de cette mort est marquée par un nouveau songe pour Joseph.
Pour celui qui est à l’écoute de ce qu’il ressent, tout événement est source de prise de conscience et d’évolution.
Les comportements anciens sont amenés à disparaître, mais vont-ils être suivis d’un réel changement ?







    Ce songe révèle l’apaisement des inquiétudes de Joseph : il peut retourner en Judée.


   Là encore, l’activité de son inconscient demeure précieuse. En homme pieux, il connaît l’histoire de son peuple, et tout particulièrement l’histoire de Jacob.
Sans en avoir conscience, Joseph a pu relier sa propre démarche à celle du fils d’Isaac : il a lutté contre les forces humaines, peut-être va-t-il devoir aller à l’encontre du message divin.






    Ainsi, Joseph retourne vers le pays de Jacob (devenu Israël) avec un enfant, promesse d’un changement fondamental qui va transformer la parole apportée par les générations précédentes.
Les sociétés, qui avaient reconnu l’importance de la loi et d’une croyance commune pour assurer leur cohésion, sont en passe de reconnaître l’importance de la sensibilité individuelle. La loi que celle-ci va établir ne passera plus par la contrainte, mais par le respect mutuel.









    On peut comparer ici la réaction de Joseph à celle de Jacob qui a affirmé sa personnalité en luttant contre l’ange. En effet, Jacob, en « joutant contre des puissances célestes et humaines », a triomphé à la fois de son individualisme et de l’autorité céleste. Il acquiert ainsi un autre nom « « Celui qui lutte avec Dieu ».
Quant à Joseph, après avoir fait confiance à ses seuls songes, il se trouve confronté à la réalité : la présence d’Archélaüs en Judée.
L’inquiétude réapparaît : doit-il obéir à l’ange ?
Si sa décision n’est pas encore assurée, cette fois, sa perception d’un danger réel l’emporte sur son rêve. Joseph n’a pas à lutter contre l’ange pour affirmer ses choix : l’inquiétudequ’il a ressentie a modifié le conseil donné par l’ange. L’ange se range au choix de Joseph et lui permet de suivre son propre chemin vers la Galilée.
L’exil de Joseph l’a mûri : après avoir fait confiance à ses seuls songes, il tient compte maintenant de la réalité pour agir.

Comme Jacob, Joseph part vers la destination qu’il a choisie, avec ses propres connaissances (celles de sa raison consciente de la réalité), accompagné de sa femme aimante (à l’écoute de sa sensibilité et de ses intuitions), et de son enfant (promesse d’une transformation future).









    La Galilée apparaît à Joseph comme une terre d’accueil préférable à la Judée, et c’est là qu’il se rend.
Comme Jacob, il a été capable de prendre une décision en dehors de toute influence humaine ou divine. Il est le père qui va être capable d’élever son enfant en toute conscience.

Conclusion :

    Le réveil de la sensibilité jointe à un profond ancrage dans la réalité mène à une conscience nouvelle.
Tout enfant qui va naître pourra alors s’épanouir grâce aux capacités qu’il porte en lui.












3 - L'évolution de la communication humaine : (suite)


Bibliographie :